Historiquement, un highlander est un habitant des Highlands, les landes écossaises, vastes et paisibles... Cinématographiquement, cet habitant des Highlands est un Élu, un de ces humains immortels et invincibles. Le mot highlander en airsoft vient de ce second sens : c'est un joueur qui refuse d'admettre qu'il est touché. Ce faisant, il créé un déséquilibre, car les autres joueurs peuvent être éliminés alors que lui continue à jouer comme si de rien n'était. Je vous laisse imaginer le bordel que ça peut provoquer au sein de la partie...
Contrairement au paintball, où la bille éclate en laissant une tâche de peinture, il n'y a pas de trace de la touche. C'est donc le joueur qui doit annoncer lorsqu'il est touché, d'où l'importance du fairplay.
Dès lors, comment savoir si un joueur triche et perturbe le jeu ? Il n'y a malheureusement pas de moyen infaillible, car :
1) le joueur touché peut de bonne fois l'ignorer, car on porte un matériel assez épais et il peut réellement ne pas avoir senti l'impact
2) lorsqu'on ne sent pas l'impact, on l'entend souvent car une bille qui touche un gilet tactique rigide émet un "pok" caractéristique qui s'entend de loin. Mais un joueur en train de tirer, avec la réplique à l'épaule, n'entend pas grand chose car le moteur de sa réplique est occupé à crépiter à côté de son oreille. Non content de n'avoir pas senti, il peut ne pas avoir entendu la bille.
3) il peut également ne pas l'avoir vue : une rafale qui vient de devant et nous touche de plein fouet est indéniable, mais une bille unique de coup par coup ou tirée par un sniper peut facilement échapper aux regards. Et je ne parle pas des coups qui viennent de derrière...
Le joueur qui tire peut également se tromper :
4) il a le joueur à portée de bille, tire, il voit les billes tomber devant le joueur ou dans le buisson où il se cache, et est persuadé de l'avoir touché. Mais les billes sont très capricieuses, leur petite masse fait qu'elles répondent au moindre souffle de vent et sont facilement arrêtées par une simple feuille lorsqu'elles sont en bout de course.
5) une réplique n'est pas immuable, en ce sens que comme la propulsion se fait avec un ressort, elle n'est jamais 100% pareille. Il suffit que la journée soit très chaude pour que le ressort se dilate plus que d'habitude, et la portée est modifiée. Toutes les billes d'une même rafale ne tomberont pas non plus à la même distance.
6) après avoir arrosé plusieurs fois un joueur, on s'attend à ce qu'il soit touché, et peu de joueurs ont le réflexe de penser que leur rafale tombe peut-être à un mètre devant ses pieds.
Vous le voyez, beaucoup de paramètres font qu'un joueur qui ne se déclare pas out ne triche pas forcément, soit qu'il ignore réellement qu'il a été touché, soit que le tirer se trompe en croyant l'avoir touché. La seule façon d'être sûr de la tricherie est donc de faire un impact indéniable : il faut que le tireur soit assez près et ait une vue dégagée pour voir la bille rebondir sur le gilet et entendre le "pok", qu'il n'y ait pas d'obstacle pouvant dévier la bille, et que le joueur visé ne soit pas occupé à crier ou à tirer. Mais se déplacer pour pouvoir faire un tel tir n'est pas forcément évident et pas toujours possible (si le scénario dit qu'on doit pas sortir du bunker, ben on sort pas du bunker).
La seule bonne réaction possible quand on croit qu'un joueur triche est
1) garder la tête froide, se rapeller que nos billes ne vont pas toujours aussi loin qu'on croit
2) avertir calmement le joueur visé qu'on pense l'avoir touché, afin qu'il soit plus attentif (et s'il voit une bille tomber de son gilet quand il bouge, il saura que vous dites vrai)
3) si la situation persiste, faire appel à un organisateur, qui prendra la suite en charge.
4) en aucun cas ne commencer à crier ou insulter, cela ne fait que pourrir l'ambiance pour le reste de la journée
L'organisateur pourra alors se déplacer auprès du joueur douteux et l'observer afin de voir s'il est vraiment touché, ou encore pourra effectuer un tir de vérification.
Jouez franc-jeu ! Lorsque vous avez un doute sur le fait d'avoir vous-même été touché, déclarez-vous out. Le scénario est conçu pour que vous soyez remis en jeu rapidement, donc vous n'aurez pas à attendre longtemps avant de rejouer, et ça évitera des prises de tête désagréables si le mec en face est nerveux.
N'oubliez pas, l'airsoft est un jeu, ça ne vaut jamais la peine de s'énerver ;)
jeudi 23 avril 2009
Traquer les Highlanders
mercredi 22 avril 2009
F.A.Q. pour nouveau joueur
Je vais rassembler ici les questions qu'on se pose généralement quand on débute l'airsoft, avec une réponse courte et directe et un lien vers l'article qui répond plus en détail (si déjà écrit). J'espère ainsi donner une vue d'ensemble du sport pour quelqu'un qui n'y connaîtrait rien (vu que c'est l'objectif du blog après tout ^^), tout en résumant le contenu du blog (et lister ce dont je dois encore parler).
S'il manque une question, faites-m'en part via les commentaires :)
1. C'est quoi l'airsoft ?
C'est un jeu sportif où des équipes s'affrontent en se tirant dessus avec des billes de plastique.
Article de définition de l'airsoft
Article sur les billes
2. C'est dangereux ?
Non. Comme tous les sports, du moment qu'on respecte les règles de sécurité, il n'y a pas de problème. En airsoft la sécurité est simple : respecter les distances de tir, et toujours porter ses lunettes de protection. Bien sûr, il peut toujours y avoir des accidents (chute, cheville foulée,...), mais il suffit d'être prudent pour que ça n'arrive pas.
Article sur les protections faciales
3. Ça fait mal ?
Non. Lorsqu'on joue, on porte sur soi souvent la tenue mais aussi un "gilet tactique" (gilet rigide avec plein de poches pour les chargeurs, les batteries,...), qui amortit largement l'impact. Bien sûr, si on prend une bille dans la lèvre ou dans le lobe de l'oreille, là oui ça fait mal, mais cela n'occasionne au pire qu'une douleur passagère comparable à une piqûre de moustique, et laissera une petite trace rouge (d'ailleurs très caractéristique) qui s'effacera rapidement.
Pour comparaison : le paintball, lui, laisse toujours des hématomes et occasionne immanquablement de la douleur.
Article sur les différentes protections
4. Avec quoi on joue ?
Chaque joueur a une ou plusieurs répliques, qui sont des "maquettes" fonctionnelles en taille réelle d'arme à feu, mais qui sont incapables de tirer des balles et sont donc sans danger. Elles tirent uniquement des petits billes de plastique (ou autre composant) de 6mm de diamètre, et fonctionnent avec de l'air comprimé, des batteries ou du gaz.
Article sur le choix de matériel
Article sur les types de réplique
Article sur les répliques bon marché
5. Comment on joue ?
C'est le scénario de la partie qui le dit, en donnant des objectifs aux équipes de joueurs : atteindre un certain endroit du terrain, protéger un V.I.P., récolter des objets, éliminer un adversaire précis, avec ou sans limite de temps, avec des conditions de remises en jeu spécifiques,...
Basiquement, tout joueur touché est considéré comme éliminé. Il se lève alors en criant bien fort "OUT" ou "TOUCHE" et garde la main levée, afin que les autres joueurs soient informés de son statut. Un joueur spécial de son équipe, le "médic" (médecin), peut venir le remettre en jeu simplement en le touchant, ou en lui mettant un bandage factice. A ce moment, le joueur crie "EN JEU" et peut continuer à jouer. Dans l'intervalle, il sera considéré comme absent du jeu et il n'est donc pas autorisé à parler (pas question d'indiquer à son copain planqué dans le fourré à trois mètres qu'il y a deux adversaires qui vont vers lui, par exemple), à part bien sûr pour crier "MEDIC" afin d'indiquer sa position au médecin.
En fonction du scénario, le nombre de médic ou la méthode de remise en jeu change.
A venir : article sur les différents systèmes de remise en jeu
A venir : article sur les différents types de scénario
6. Donc, c'est le joueur qui signale quand il est touché ?
Exact. C'est pourquoi le fair-play et l'honnêteté comptent énormément en airsoft : un joueur qui triche en n'annonçant pas qu'il est touché peut mettre le bordel dans le déroulement du scénario, ce qui met généralement les autres joueurs en rogne. On appelle ce genre de trouble-fête un "highlander" (en référence au personnage de film invincible), et dès que sa tricherie sera constatée par un organisateur, il sera souvent prié de jouer convenablement. En cas de récidive, il pourra se voir interdit de jeu (la sévérité de la réprimande dépend de chaque équipe).
Article sur les highlanders
7. Qui peut jouer ?
En Belgique, légalement, tout le monde peut jouer. Simplement, les mineurs d'âge ne sont pas autorisés à acheter des répliques. Dans la pratique, la très grande majorité des équipes qui organisent les parties en refusent l'accès aux mineurs, pour différentes raisons qui ne concernent qu'elles. Il existe toutefois quelques teams qui acceptent les mineurs (souvent avec accord parental).
L'airsoft étant avant tout un jeu, vous constaterez qu'un très grand nombre de joueurs sont des adultes responsables ayant conservé leur aptitude enfantine à s'amuser. L'ambiance d'une journée varie d'une team à l'autre, mais souvent vous rencontrerez des groupes d'amis qui viennent se détendre ensemble et partager une bonne tranche de rigolade. Les joueurs sont issus de tous les milieux sociaux et culturels, et presque toutes les tranches d'âges sont représentées, une bonne partie étant pères de famille ou étudiants dans le supérieur.
Article sur une équipe par et pour les mineurs
8. Où est-ce qu'on joue ?
En forêt, dans des petits bois, dans des bâtiments abandonnés ou aménagés expressément pour l'airsoft, parfois on se déplace sur des terrains de paintball,... Tout est bon du moment qu'on a l'accord du propriétaire et que ça se fait sur un terrain privé non accessible au public. Privé parce que la loi le dit, mais surtout parce que qu'à cause de l'aspect des joueurs (tenue de camouflage, objets qui ressemblent à des armes), un passant non averti pourrait prendre peur et déclencher un incident. En outre, les passants ne portent pas de lunettes de sécurité.
Article sur les terrains de rêve
A venir : article sur les trucs à faire lors de l'acquisition d'un terrain
9. Justement, pourquoi on utilise des camouflages ?
Rien ne l'y oblige, c'est simplement pour une question de jouabilité. Un joueur qui joue en portant une tenue claire va être très facilement remarqué et donc éliminé. Les camouflages permettent donc de faire durer les parties plus longtemps. En outre, comme on joue dans les bois, les vêtements peuvent être abîmés (ronces, branches, boue,...), il est donc préférable d'utiliser des tenues faites pour ce genre d'activité. Même chose pour les chaussures : courir dans les bois en basket n'est pas très bon pour les pieds, mieux vaut utiliser des "boots", qui maintiennent bien la cheville et limitent les risques de blessure.
Article sur une tenue style Stargate
A venir : article sur les types de camouflages
10. Ok, mais comment ça se passe ?
Les parties se déroulent en général le dimanche toute la journée. Les joueurs se fixent rendez-vous (très souvent via internet, presque chaque team ayant un site et un forum de discussion) au matin à l'entrée du terrain. Ils s'équipent ensuite de leur matériel, puis les organisateurs de la journée font un court briefing (rappel des règles de sécurité et présentation du scénario choisi pour la journée). Les parties commencent ensuite et dureront toute la journée, au terme de laquelle des joueurs fatigués mais contents de s'être amusés rentreront au chaud chez eux :)
Article racontant une journée de jeu
11. Ça coûte cher non ?
Franchement, oui. Il est possible de réduire la quantité de matériel à se procurer, et d'acheter des répliques à bas prix, mais le total est souvent assez élevé. Le prix des répliques seul tourne entre 75 et 300€, quelques rares modèles pouvant grimper à 700 voire même 1000€. Bien entendu une réplique a une durée de vie de plusieurs années du moment qu'elle est correctement entretenue, donc les frais surviennent (comme pour tous les sports en fait) surtout au début. Après, il ne reste que les billes (une dizaine d'euros pour 2.000-2.500 billes en moyenne) et les P.A.F. des parties (varient souvent entre 5 et 10€ pour les parties "classiques" d'un dimanche) à payer. Et bien sûr, le carburant de la voiture pour se rendre au terrain... Pensez à covoiturer !
L'airsoft est moins cher que l'équitation, bien moins cher que le paintball, moins cher que le modélisme, à peu près aussi cher que du fitness, bien plus cher que jouer au foot avec les copains,... A chacun de faire son choix dans l'achat du matériel en fonction de son budget.
Article sur le choix du matériel à acheter
Article sur les différents équipements
12. J'ai entendu parler/joué au paintball. Qu'est-ce qui est mieux ?
Il n'y a ni mieux ni moins bien entre paintball et airsoft, même si les joueurs ont souvent une opinion très tranchée sur le sujet et prêcheront pour leur chapelle. L'airsoft est moins violent (impact à bout portant interdit, puissance des lanceurs moins élevée, billes plus petites), moins polluant (il est possible d'utiliser des billes biodégradables, alors que les billes de paintball laissent des déchets collants et colorés), moins cher.
Le paintball est plus dynamique (mais ça dépend, on peut faire des parties d'airsoft très rapides et fatigantes aussi !), plus éprouvant physiquement, et convient donc mieux pour les personnes qui ont besoin de se défouler.
13. A propos de chapelle, qui se cache derrière les équipes ?
Personne. Les équipes de joueurs sont uniquement ça : des équipes de joueurs, qui regroupent des airsofteurs partageant la même façon de jouer, le même humour, les mêmes préférences de jeu. Il n'y a aucune philosophie derrière, ni religion, ni parti politique, rien.
14. N'empêche, ça fait très militaire tout ça. C'est pas de l'entraînement déguisé ?
Absolument pas. L'airsoft est un jeu. D'ailleurs il serait complètement ridicule de vouloir utiliser ça comme entraînement, car ça ne ressemble en rien à la réalité : le comportement d'une véritable balle n'égale en rien celui d'une bille de plastique, il n'y a aucune discipline en airsoft autre que celle de respecter les règles de sécurité. D'ailleurs, il y a parfois des joueurs qui ont une carrière militaire, hé bien ce ne sont pas forcément les meilleurs joueurs ! Et s'il prenait à l'un d'entre eux l'envie de donner des ordres aux joueurs comme s'ils étaient ses soldats, il se verrait rapidement expulsé du terrain et interdit de jeu...
15. C'est un sport, mais a-t-il une fédération ?
Oui, le BLOSO a officiellement reconnu en 2008 l'Alliance Airsoft Belgie comme fédération sportive amateur d'airsoft. L'airsoft a de facto été déclaré "jeu sportif amateur" et est donc une discipline officiellement reconnue. Il est toutefois peu probable qu'il fasse un jour partie des disciplines olympiques, car il ne recèle pas d'esprit de compétition (l'esprit du jeu prime avant tout) et peut se jouer de très, très nombreuses façons différentes (impossible d'établir des règles standards en dehors des règles de sécurité).
La France ne dispose à ma connaissance pas d'une fédération.
Article sur la fédération
Article sur la déclaration de reconnaissance
16. Est-ce que ça se joue forcément le dimanche ?
Non, il peut y avoir parfois des week-ends entiers consacrés à l'airsoft (on parle alors souvent d' "opération", alias les fameuses "OP"), mais les parties se déroulent rarement en semaine puisque la majorité des joueurs sont des étudiants et des travailleurs, qui n'ont donc pas l'occasion de jouer en semaine. Quant au choix du dimanche au lieu du samedi, ma foi, c'est juste une habitude qui s'est installée depuis pas mal d'années, j'ai aucune idée d'où elle vient ! D'ailleurs, il arrive parfois que des parties soient organisées le samedi, mais ça reste rare.
Article sur les astuces d'OP
17. Ok, je veux jouer, par où je commence ?
Le mieux est d'abord de rejoindre une partie et d'avoir du matériel à prêter ou même louer, afin d'essayer ce jeu avant d'acheter quoi que ce soit. Ainsi, si finalement vous n'aimez pas, vous n'aurez pas de regret d'avoir acheté une réplique. Le plus simple pour trouver des parties est de commencer par le portail national. Il est souvent possible de rejoindre la partie en tant que "spectateur" (joueur qui assiste aux parties sans y participer), ce qui vous permet d'observer comment se déroule la journée, l'ambiance qu'il y a entre les teams, poser vos questions aux joueurs,...
Article sur les boutiques